Lorsqu’on vient d’un autre continent (que ce soit de France ou d’ailleurs), et que l’on doit conduire en Amérique du Nord (Canada ou USA), bien des choses changent.
Il vous faut bien évidemment gérer le sujet du permis de conduire et de la possession ou location d’une auto, cela surtout couvert dans d’autres articles. Mais au-delà de ça, il vous faut prendre en compte que même les règles et conditions de conduite changent.
Cet article couvre principalement le Canada, et est écrit avec une connaissance particulière du Québec. Cependant les choses sont assez similaires avec les USA à quelques exceptions près.
Cet article ne vaut pas conseil et il vous appartient de connaître la législation provinciale et fédérale applicable. Toutefois ça peut vous donner un aperçu et vous encourager à vérifier.
Voyons brièvement quelques points identiques, et surtout quelques points qui diffèrent.
Habituel: Conduite à droite, volant à gauche
Ce point est comme en France et comme dans la majorité du monde. Même si le roi d’Angleterre est celui du Canada, et malgré l’ancien statut colonial, on roule à droite, avec le volant à gauche. Certains diront ouf!
Unité de vitesse et de longueur: kilomètres ou miles?
Ce point est probablement celui qui divise le plus l’Amérique du Nord pour la conduite.
Aux États-Unis d’Amérique, les distances sont en miles, la vitesse est en miles par heure, et si vous avez besoin des conditions climatiques, la température est en degré Fahrenheit. Si vous vous rappelez d’un film où vous avez l’impression que le conducteur roule comme un fou lorsque son compteur affiche à peine 90, c’est probablement l’explication…
Au Canada, les choses sont plus simples (de la perspective du public de ce site), on utilise certes pas partout le système métrique mais c’est au moins le cas pour la vitesse et la distance.
Feux de signalisation (lumières)
Également appelées lumières, une des premières choses que vous remarquerez est que les feux de signalisation ne sont pas comme en France.
Les feux de signalisation sont en effet de l’autre côté de la route, après l’intersection (le plus souvent).
Point positif: plus besoin de se tordre le cou et de focaliser son attention au mauvais endroit en attendant que le feu passe au vert.
Point négatif: risque de ne pas s’arrêter avant l’intersection si vous n’êtes pas assez observateur et que vous n’avez pas l’habitude. Soyez donc très vigilant.
Feux à l’horizontale ou à la verticale
En France, la lumière verte est en bas, l’orange au-dessus , et la rouge tout en haut. Bref, à la verticale. En Amérique du Nord, cela peut être le cas, mais les lumières peuvent aussi être à l’horizontale.
Flèche gauche, feu vert clignotant
Pour un feu vert normal, il faut céder la priorité aux véhicules provenant de gauche.
Pour un feu vert clignotant, vous êtes prioritaire sur toutes les directions (en étant prudent quand même).
Pour une flèche à gauche, vous pouvez tourner à gauche sans trafic gênant en face (soit feu rouge, soit même flèche gauche). Mais en particulier dans ce cas vous devez savoir faire le croisement correctement. Le croisement se fait à l’indonésienne, en passant devant l’autre voiture et non derrière.
La flèche verte pour aller tout droit est souvent confondue avec un feu vert, mais ne le faites pas. Si vous devez tourner à droite, attendez votre tour. Ceci malgré l’usage fréquent du klaxon par quelqu’un qui ignore les règles. À la limite si vous pouvez, relâchez brièvement les freins et réappuyez sans vous avancer dans le carrefour, le conducteur derrière aura moins de chance de vous croire endormi. Le mécanisme de flèche verte tout droit avant le feu vert généralisé est fréquent pour permettre aux piétons de s’engager avant sur le passage.
Feu jaune orange clignotant
Ralentissez, redoublez de prudence, vérifiez que vous pouvez traverser sans danger.
Feu rouge clignotant
Vous devez vous arrêter avant l’intersection. Vérifiez l’absence de danger avant de repartir prudemment comme à un stop.
Tourner à droite au feu rouge (privilège)
Vous ne pouvez pas tourner à droite au feu rouge sur l’Île de Montréal, ainsi qu’à New York. Mais ailleurs en Amérique du Nord cela se fait.
C’est un privilège, une possibilité et non une obligation. Vous n’êtes jamais obligé de tourner à droite lorsque le feu est rouge mais ne pas comprendre cette particularité Nord-Américaine peut vous valoir des coups de klaxons… Devrais-je dire surtout à Laval, cette ville séparée de Montréal juste par un fleuve?
Pour ce qui est du comment faire, il faut commencer par s’arrêter, regarder qu’aucune signalisation ne l’interdit (souvent un panneau à côté du feu). Si rien ne l’interdit et que vous pouvez tourner à droite, il faut céder la priorité aux véhicules ayant le feu vert et aux piétons, mais c’est possible de tourner à droite avant le feu vert. Attention si le feu rouge passe à autre chose qu’un feu vert (par exemple une flèche), il faut obéir au nouveau signal.
Le fameux autobus scolaire
L’autobus scolaire est la grosse différence qui peut vous coûter cher. Ça peut vous valoir une grosse amende, 9 points d’inaptitude. Respectez la règle même si ça vous vaut un coup de klaxon et même si beaucoup ne la respectent pas.
Les autobus scolaires ne peuvent pas se manquer. Ce sont les fameux autobus jaune ou orange, on les reconnait facilement. Ils ont la particularité d’avoir des feux supplémentaires intégrés et un panneau stop capable de se déployer.
Lorsque ce dispositif s’active, vous devez vous arrêter 20 mètres avant et attendre la fin du dispositif. Valable que vous soyez derrière ou en sens opposé (sauf séparations des voies). Cela peut même impliquer de s’arrêter avant un feu vert si l’autobus est de l’autre côté.
Intersections avec panneaux: priorité, arrêt et cédez-le passage
Tout d’abord, on oublie les fameuses priorités à droite, ça n’existe juste pas. Enfin, ne les oubliez pas définitivement non plus, faut pas avoir un accident lors de vacances en dehors du Canada…
Pour ce qui est des panneaux pour céder le passage, ils sont pareils qu’en France, aucune surprise, ils sont toutefois plus rares.
Enfin, il est important de bien bien comprendre les panneaux d’arrêts (même forme qu’en France, parfois moins visibles, mais règles différentes). Le mot STOP ou ARRÊT figure dans le panneau. Au Québec, ce sera souvent le mot français.
Très important: Il y a deux types de panneaux d’arrêts: ceux pour lesquelles toutes les directions doivent s’arrêter, et ceux pour lesquelles il faut céder le passage en repartant après l’arrêt (autre direction prioritaire). Il faut regarder le panonceau sous le panneau d’arrêt, et s’il n’y en a pas, supposer que les autres directions sont prioritaires si vous ne voyez pas leur ligne de stop.
Lorsque toutes les directions doivent s’arrêter, la règle est premier arrêté, premier reparti, avec courtoisie pour se débrouiller au besoin. Ça marche plutôt bien, mais soyez prudent et repartez doucement en ne croyant pas que les autres vont respecter les règles… Déjà beaucoup ne s’arrêteront pas à l’arrêt et vont illégalement faire un “arrêt à l’américaine”, c’est à dire se contenter de presque s’arrêter puis ré-accélérer. Toujours prévoir que certains vont confondre premier arrêté, premier reparti avec premier arrivé, premier servi… Cela dit en pratique ça reste simple (le plus compliqué/risqué est l’autre type d’intersection avec une des routes qui ne s’arrête pas).
Les péages
Les péages sont plutôt rares au Canada et ne sont pas forcément liés aux autoroutes.
Certaines traversées de pont autrefois payantes sont aujourd’hui gratuites (par exemple entre Montréal et Longueuil).
Il n’y a pas que des gares à péages et péages aux sorties, il existe aussi des mécanismes discrets pour tarifer les véhicules soit selon un transpondeur, soit selon la plaque. Typiquement dans ce cas, on remarque juste le panneau et on reçoit la facture par Canada Post, sauf arrangement autre. C’est le cas sur un des ponts reliant Montréal-Nord à Laval (pont A25).
Autoroutes
Ce qui est bien est que la plupart des autoroutes sont gratuites.
Par contre, ce ne sont pas des autoroutes comme en France ou en Europe.
La vitesse maximale sur autoroute est typiquement de 100 km/h. Cela est réduit à 70 km/h sur pas mal de portions d’autoroute urbaine. Il existe des portions d’autoroute où la limite est plus élevée, notamment des portions à 110 en Ontario, à 120 en Colombie-Britannique.
Si vous respectez la loi, ce que je vous encourage à faire, attendez vous toutefois à être dépassé en permanence si vous roulez à la limite. Sans détailler les “tolérances” qui semblent être appliquées, mieux vaut éviter de rouler à 121 là où la limite est 100, ça peut être utile d’avoir un signal sonore sur Waze pour vous avertir avant que la police le fasse…
En toute logique la plupart des sorties d’autoroute sont à droite, mais certaines sorties d’autoroute font exception sont à gauche, probablement une économie de coûts… C’est par exemple le cas pour une aire de repos entre Montréal et Québec.
Dépassement par la droite
Ne croyez pas les légendes urbaines, le dépassement par la droite est souvent illégal, ne le faites pas. Toutefois soyez préparé à ce que ça ne soit pas respecté par les autres et regardez plusieurs fois vos rétroviseurs.
De plus, la règle au Québec concerne les routes avec une vitesse maximum à partir de 80, la définition de ce qui est “dépassement” diffère par rapport à des pays comme la France, etc.
Ne vous mettez pas inutilement sur la voie de gauche sur autoroute non plus, toutefois ne soyez pas surpris que d’autres le font. Le degré de respect de ce principe dépend beaucoup du lieu.
Vitesse hors autoroute
Lorsqu’il y a un panneau, il faut le respecter. Une vitesse trop haute inadaptée aux circonstances est toujours interdite, peu importe la mesure et la limite.
Toutefois, certaines vitesses sont seulement recommandées. Au Canada on les reconnait typiquement car la vitesse termine par un “5” et non un zéro, ça concerne souvent les sorties, les échangeurs, les virages prononcés…
En ville au Québec, la vitesse est le plus souvent 50 sauf panneau contraire. Attention, certains panneaux sont discrets, dépendent des horaires, etc. Certaines villes/arrondissements sont entièrement limités à 40 km/h.
Code criminel: Répression stricte mondiale de l’alcool au volant, conduite dangereuse
Certaines infractions au Canada relèvent du code criminel, loi fédérale, pour tout le Canada: c’est notamment le cas pour la conduite avec facultés affaiblies (alcool et drogues), la conduite dangereuse, etc.
Toutefois, pour un non citoyen au Canada, il faut prendre cela comme quelque chose de mondial. Ce qu’a fait quelqu’un hors Canada peut l’empêcher d’entrer ou de rester au Canada.
Plus de détails, approfondir et avoir l’information exhaustive
En dehors du code criminel, les règles pour conduire relèvent essentiellement de la compétence provinciale. Il faut donc se renseigner auprès de la province pour savoir les règles exactes, même s’il y a une certaine uniformité sur l’Amérique du Nord.
Voici quelques ressources utiles:
- différents quizz théoriques de la SAAQ, autorité compétente pour le Québec, à essayer si vous n’avez jamais conduit au Canada ou si vous préparez votre permis ici
- le site de la SAAQ (Québec)
- un document d’apprentissage du MTO en Ontario
- un test en ligne et du matériel d’apprentissage en Colombie Britannique
- je vous laisse chercher pour les autres provinces, mais n’hésitez pas à vérifier votre compréhension de ce qui est commun…